Le forum de Motomag parle de Mezz'o... et ça fait hurler.

Les loups solitaires hurlent parfois, la preuve ci dessous (les propos n’engagent évidemment que leur auteur)

En réaction à l’article publié dans Motomag (visible ici) un lecteur assidu a posté ce commentaire :

« En 2016, la Mutuelle des Motards inaugure son nouveau siège social

Aaah, la belle propagande que voilà… Rien sur les couts, rien sur les choix qui ont été menés. Les sociétaires paient et ne savent rien. La presse locale s’est juste fait écho – du bout des lèvres – de l’absence de transparence sur le prix de ce projet. Sur la base de ma pratique professionnelle, je vais commenter ce que j’ai lu dans divers documents, communications de toutes sortes, et dans l’ensemble de la presse qui a parlé de ce projet.
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L’option choisie (délégation de la construction – et location par bail – à un tiers) est la plus couteuse, à moyen et long terme, au niveau des frais généraux et des résultats futurs. Ceci sans aucune constitution de patrimoine immobilier, alors que l’activité de la Mutuelle demande de trouver tous les moyens de convertir les fonds propres en plus-values potentielles.
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Le projet est basé sur des prévisions internes ; or on connait la « fiabilité » et la capacité de la Mut’ à faire des prévisions correctes, ne serait qu’à un an (depuis Avenir Mutuelle, les péripéties ont été ubuesques !). Elles ont très souvent été aussi éloignées de la réalité qu’il était permis de l’être. Comment donc se fier à des prévisions internes qui engageraient l’entreprise au-delà d’une décennie !? Dans le cas présent, ces « prévisions » sont opportunément optimistes, et je pense qu’elles sont orientées pour justifier l’option choisie. Cela est dangereux. L’hypothèse – avec ce choix – de baisser les couts d’exploitation (de 24% !!!) est fumeuse ; même avec un taux plus raisonnable, elle serait hasardeuse. Elle est sans rapport avec les couts – certains – que cela va engendrer et faire grossir.
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De plus, sans compter d’autres éléments, comme une supposée croissance forte (13% !) à effectif constant (signifiera grosse pression sur le personnel, risque de turn-over donc d’effondrement de la croissance, etc.. ), un certain rapport indiquait qu’on aller passer à 44% de frais généraux, ce qui est pourtant absolument vertigineux !!! Et encore, pour n’en rester qu’à ce taux faudrait-il maintenir une croissance du chiffre d’affaire de 5,5 à 6,5% par an ! Purement irréaliste.
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Se retrouver avec un bâtiment neuf, ne n’appartenant pas à la Mutuelle, pas forcément rempli, avec des frais de gestion variables, et surtout un gros loyer (1,8 M€ pour commencer, mais qui augmentera tous les ans) correspond à une pure dilapidation des ressources de la Mutuelle.
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D’ailleurs, on a vu que les questions essentielles n’ont pas reçu de réponse : quels sont les éléments du plan de croissance ? Quels sont les éléments obtenus pour fixer le projet auprès d’un tiers ? Qu’est-ce qui justifiait un plafonnement des frais généraux alors que ceux-ci n’ont jamais cessé de s’envoler ? Comment les couts d’accompagnement pour les implications du déménagement sont-ils évalués ? Comment a été planifié le projet lui-même ? Silence complet. Volonté de protéger la confidentialité, peut-être ? Mais ça prive l’évaluateur des éléments pour évaluer ; et surtout pour faire des recommandations qui iraient à l’encontre d’une décision probablement déjà prise depuis longtemps.
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Il fallait prévoir a minima environ 35 M€ TTC de projet de construction (il avait déjà pris 3 M€ de plus entre 2010 et 2012…), à la portée d’un financement par la Mutuelle, qui aurait constitué un investissement (maintien dans les fonds propres et générateur de plus-value à long terme). Sous réserve de l’accord de l’ACPR (autorité de contrôle, Banque de France – connue précédemment sous le nom de ACAM) mais je n’ai pas su si la démarche a été faite ; si ça ne l’a pas été, ça en dit long sur les vraies intentions de la direction de la Mutuelle !
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Le choix a été fait ainsi : le projet a été laissé à un tiers. Donc il faudra payer environ 1,8 M€/an de cout supplémentaire (bail) qui vont directement peser (et augmenter chaque année) sur les futurs résultats (et donc sur nos cotisations). Le calcul est simple : sur 15 ans, le bail (loyer progressant et frais annexes) aura couté aussi cher que d’engager la construction au compte de la Mutuelle. Or en la matière on raisonne toujours sur 15 ans au moins, sachant que l’amortissement comptable se fait sur 20 ans (taux 5%). Il est illogique de se mettre à dos des couts inflationnistes qui à la place auraient pu être des investissements (maintien du patrimoine, faible impact sur le bénéfice) et qui seraient générateurs de plus-values ! Les sociétaires n’ont bien entendu pas été consultés sur ce curieux choix de gestion, les RES soigneusement promenés, et encore faut-il qu’une partie d’entre se soient posés des questions…. Comptablement et logiquement, je trouve cette prise de décision très louche.
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Y aurait-il des relations privilégiées, des accointances cachées ? Le tiers en question serait-il en rapport avec les plus hautes sphères de la Mutuelle ? Peut-être une manipulation d’apporteur d’affaire, avec une bonne commission à la clé ? Ca n’a rien d’une idée tordue, ça se fait beaucoup (à cette échelle) dans le bâtiment. Il n’est pas invraisemblable de se poser ce type de question. Un exemple à titre d’illustration : un responsable (ou un groupe de décideurs) confie(nt) l’entier dossier de construction à un tiers, lequel va construire le siège et facturer ce loyer ; disons que ce responsable ou groupe de responsables est commissionné (ne serait qu’…) à 1,5% comme « apporteur d’affaire » ; ça fait quand même pas loin d’un demi-million d’euros ! Une bonne raison de décider ceci plutôt que cela, n’est-ce pas, même si cela va à l’encontre de la nature de l’activité de la Mutuelle et des conseils prodigués par des spécialistes de la finance.
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Aujourd’hui, à étudier l’évolution des hautes sphères de la Mutuelle depuis 15 ans, leur façon d’agir et les axes « durs » qu’ils poursuivent, il y a des probabilités à envisager. Il y a des tendances qui dessinent un fil conducteur. Voilà le fruit de ma réflexion. »

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